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Manuel de Néphrologie 10° édition
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POUR EN SAVOIR PLUS


Quelques cas particuliers


[violet]A. La NIC secondaire à la prise de lithium
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30 à 45 % des patients traités par lithium ont des anomalies rénales fonctionnelles après 10 à 15 ans de traitement.

Ces anomalies se caractérisent par :

un défaut de concentration des urines avec polyurie  ;

et au maximum, la présence d’un diabète insipide néphrogénique ;

une acidose tubulaire distale ;

et la présence de microkystes distaux dans les rares cas où la biopsie est réalisée, aussi visibles en IRM.

L’évolution est très lentement progressive, et les bénéfices et les risques de la poursuite du traitement doivent être discutés avec le psychiatre.

[violet]B. La sarcoïdose[/violet]

L’atteinte rénale la plus fréquente est secondaire à l’hypercalcémie (activité 1-alpha hydroxylase des macrophages activés) et à l’hypercalciurie, avec parfois des lithiases.

Cependant, chez 15 à 30 % des patients, il existe une néphrite interstitielle granulomateuse, associée à une atteinte extrarénale de la maladie (atteinte pulmonaire, adénopathies, élévation des taux sériques de l’enzyme de conversion et de la
1-25-(OH)2–D3).

La corticothérapie est indiquée (1 mg/kg/jour) pendant plusieurs mois, mais la guérison est souvent incomplète du fait de la fibrose séquellaire.

L’insuffisance rénale terminale est cependant rare.

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C. La néphropathie causée par les herbes chinoises
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Il s’agit d’une forme rapidement progressive.

Elle est secondaire à la prise d’herbes chinoises dans un but d’amaigrissement.

La néphrotoxine est l’acide aristocholique, dérivé de Aristocholia Fangchi (retiré du marché).

L’évolution est sévère malgré l’arrêt de la consommation, avec une progression rapide, en moins de 2 ans, vers l’insuffisance rénale chronique terminale.

Cette intoxication favorise la survenue de tumeurs urothéliales.

L’acide aristocholique est également l’agent toxique impliqué dans la néphropathie des Balkans.

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D. Le syndrome NITU (Néphropathie Interstitielle et Tubulaire avec Uvéite)
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Syndrome rare, plus fréquent chez l’enfant que chez l’adulte.

Possible origine auto-immune.

Néphrite interstitielle associée à une uvéite. L’atteinte rénale peut précéder, suivre, être synchrone à l’uvéite.

Efficacité inconstante des corticoïdes.

En conclusion, de nombreuses causes sont impliquées dans la physiopathologie des NIC. La figure 1 les résume et souligne la spécificité de l’atteinte tubulaire pour certaines d’entre elles.