A. Diagnostic différentiel : les autres maladies kystiques rénales
[violet]1. Maladies kystiques héréditaires à transmission dominante[/violet]
Mutation ou délétion de TCF2/HNF-1 β :
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- prévalence inconnue, vient en fréquence au 2e rang des néphropathies héréditaires à transmission dominante ;
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- le gène HNF-1β (hepatocyte nuclear factor-1β) code pour le facteur de transcription TCF2
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- phénotype hétérogène :
— atteinte rénale : kystes rénaux, dysplasie rénale, IRC d’évolution lente, hypomagnésémie
— pancréas : diabète de type MODY -5, insuffisance pancréatique exocrine et/ou atrophie pancréatique,
— foie : anomalies des tests hépatiques.
Maladie kystique de la médullaire rénale ou néphropathie familiale hyperuricémique avec goutte précoce :
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- prévalence inconnue (rare), mutation du gène UMOD codant pour l’uromoduline
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- caractérisée par une goutte précédant l’insuffisance rénale, dès la 2-3e décennie
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- les kystes rénaux sont de petite taille et localisés à la jonction cortico-médullaire
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- l’insuffisance rénale terminale survient entre 30 et 50 ans.
Maladie de von Hippel-Lindau :
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- prévalence 1/35 000 ;
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- le gène en cause, VHL, est un gène suppresseur de tumeur, responsable d’une prédisposition héréditaire au développement :
— de kystes et cancers du rein, bilatéraux et multiples,
— d’hémangioblastomes du système nerveux central (fosse postérieure et moelle) et de la rétine,
— de kystes et tumeurs solides du pancréas,
— de phéochromocytomes ;
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- chez les sujets porteurs d’une mutation germinale, le dépistage des lésions rénales doit être effectué une fois par an à partir de l’âge de 15 ans. Un traitement est proposé si le diamètre des tumeurs solides dépasse 30 mm.
Sclérose tubéreuse de Bourneville :
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- prévalence 1/10 000 environ ;
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- deux gènes en cause : TSC1 et TSC2, tous deux gènes suppresseurs de tumeur. Les mutations de novo concernent environ 50 % des patients, dont les deux parents sont en conséquence indemnes ;
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- tableau clinique hétérogène, par pénétrance variable :
— comitialité grave et retard mental dès l’enfance,
— fibromes unguéaux, angiofibromes de la face, lésions hypopigmentées ou « café au lait » de la peau,
— lymphangiomyomatose pulmonaire chez la femme jeune ;
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- l’atteinte rénale peut combiner :
— des angiomyolipomes bilatéraux ou multiples : ce sont des tumeurs bénignes à triple composante (graisseuse, d’où un aspect hyperéchogène en écho et hypodense en TDM ; vasculaire, qui expose à un risque hémorragique ; et musculaire). Le saignement provoque une hématurie ou un tableau d’hématome rétro-péritonéal. Le traitement peut requérir chirurgie ou embolisation, mais aussi parfois un traitement préventif (inhibiteur de mTOR),
des kystes,
— très rarement un cancer du rein.
[violet]2. Maladies kystiques héréditaires à transmission récessive[/violet]
Polykystose rénale autosomique récessive :
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- prévalence : 1/40 000 ; 1 gène identifié (PKHD1)
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- pas de kyste rénal chez les parents (hétérozygotes) ;
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- diagnostic le plus souvent réalisé chez l’enfant :
— en période néo-natale, gros reins kystiques, insuffisance respiratoire par hypoplasie pulmonaire,
— dans l’enfance, hépatomégalie, fibrose hépatique, hypertension portale, angiocholite,
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- insuffisance rénale parvenant au stade terminal entre 10 et 30 ans.
B. Traitement spécifique de la polykystose rénale autosomique dominante
Le tolvaptan (Jinarc®), un antagoniste des récepteurs V2 de la vasopressine, a fait la preuve d’une efficacité modeste pour ralentir l’augmentation de taille des reins et la vitesse de progression de l’insuffisance rénale dans la PKRAD (c’est un « aquarétique » ; il inhibe la production rénale d’AMPc intracellulaire, la prolifération des cellules bordantes et la sécrétion de fluide kystique). Il sera indiqué chez les patients répondants aux caractéristiques suivantes :
gros reins : hauteur > 17 cm ou volume estimé par IRM > 600 ml/mètre (de taille corporelle) ;
insuffisance rénale progressive (perte > 5 ml/min/an) ou complications rénales (douleurs, hématurie, infection) mais DFG > 30 ml/-min/1,73 m2.
Ce traitement expose à deux complications : une toxicité hépatique rare et réversible, et surtout un syndrome polyuro-polydipsique sans gravité mais parfois gênant (5 à 6 l/24 h), conséquence de son mécanisme d’action.