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Physiologie et physiopathologie rénales
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I Déshydratation extracellulaire (DEC)

[bleu]1. Définition[/bleu]

Diminution du volume du compartiment extracellulaire aux dépens des 2 secteurs vasculaire et interstitiel. Elle est due à une perte nette de sodium (bilan sodé négatif) et donc d’eau.

[bleu]2. Physiopathologie[/bleu]

Toute perte de 140 mmol de Na s’accompagne d’une perte d’un litre d’eau plasmatique, pour maintenir une natrémie constante (valeur régulée).

Si la DEC est pure (perte sodée iso-osmotique), l’osmolalité extracellulaire reste normale (285 mosmol/kg) et le volume du secteur intracellulaire est inchangé (la natrémie est normale).

Figure 1 : VIC : volume intracellulaire ; VEC : volume extracellulaire ; Posm : osmolalité plasmatique

[bleu]3. Causes de déshydratation extracellulaire[/bleu]

La perte iso-osmotique de sodium et d’eau peut être d’origine extrarénale, rénale ou due à la constitution d’un « troisième secteur ».

Les pertes extrarénales (natriurèse adaptée < 20 mmol/24 h) sont d’origine :

 digestive (exemple : vomissements, diarrhée)

 cutanée (exemple : sudation importante)

Les pertes rénales (natriurèse inadaptée > 20 mmol/24 h) peuvent être dues aux anomalies suivantes  :
 maladie rénale intrinsèque (exemple  : néphropathies avec perte de sel)
 anomalie fonctionnelle (défaut de réabsorption tubulaire du sodium) (exemple  : traitement diurétique)
suivantes  :

Un « troisième secteur » correspond à un compartiment liquidien qui se forme souvent brutalement aux dépens du compartiment extracellulaire et qui n’est pas en équilibre avec ce dernier (ex : péritonites, occlusions intestinales)

[bleu]4. Diagnostic : sémiologie[/bleu]

Signes cliniques

 Perte de poids parallèle au degré de déshydratation

 Signe du pli cutané. Ce signe est difficilement interprétable par défaut (faux négatifs), chez les enfants et les patients obèses et par excès (faux positifs), chez les patients âgés et dénutris dont l’élasticité cutanée est diminuée
 Hypotension artérielle orthostatique, puis de décubitus avec tachycardie compensatrice réflexe
 Choc hypovolémique lorsque les pertes liquidiennes sont supérieures à 30 %
 Aplatissement des veines superficielles dont la jugulaire externe en position allongée
 Oligurie avec concentration des urines en cas de réponse rénale adaptée à l’hypovolémie (ne s’observe que lorsque la perte sodée est d’origine extrarénale)
 Sécheresse de la peau dans les aisselles
 Soif

Signes biologiques

Aucun marqueur biologique ne permet d’apprécier directement une diminution du volume extracellulaire. Les signes biologiques sont indirects et traduisent :

 Le syndrome d’hémoconcentration

— Élévation de la protidémie (> 75 g/L)

— Élévation de l’hématocrite (> 50 %) (à l’exception de situations d’hémorragie)

 La réponse rénale de conservation du Na :

— Natriurèse effondrée (UNa < 20 mmol/24 h)

— Ceci n’est pas vrai si la perte sodée à l’origine de la DEC est rénale (exemple : diurétiques)

 Les conséquences de l’hypovolémie :

— Insuffisance rénale fonctionnelle : élévation de la créatininémie, de l’urée plasmatique

— Hyperuricémie

— Alcalose métabolique de « contraction »