La quantité de calcium quotidiennement filtrée par les glomérules est le produit du DFG et de la concentration extracellulaire de Ca ultrafiltrable, soit environ 270 mmol/j chez un adulte normal (180 L/j x 1,5 mmol/L). L’excrétion urinaire quotidienne normale de Ca étant inférieure à 6 mmol, la grande majorité du Ca filtré est donc réabsorbée.
Trois segments tubulaires sont impliqués dans ce transport tubulaire rénal de Ca : le tubule proximal, la branche large ascendante de l’anse de Henle et le tubule contourné distal/tubule connecteur.
La réabsorption tubulaire proximale concerne environ les deux tiers du calcium filtré. La réabsorption proportionnelle de sels de sodium et d’eau dans ce segment aboutit à concentrer le calcium dans la lumière, créant un gradient chimique favorable à la réabsorption puisque la voie paracellulaire est perméable au calcium.
La branche large ascendante de l’anse de Henle réabsorbe environ un quart du Ca filtré. Dans ce segment imperméable à l’eau, la réabsorption de NaCl ne concentre pas les autres solutés dans la lumière. Néanmoins, la réabsorption de NaCl produit indirectement une différence de potentiel transépithéliale, lumière positive, qui constitue la force motrice permettant la réabsorption des cations par la voie paracellulaire, perméable aux cations en raison de l’expression dans les jonctions serrées de claudines spécifiques.
Le dernier segment réabsorbant le calcium est le tubule contourné distal/tubule connecteur. Il ne réabsorbe qu’un petit pourcentage du calcium filtré mais il est responsable de la quantité de calcium finalement autorisée à être excrétée dans l’urine définitive. La voie paracellulaire étant très peu perméable au calcium, l’essentiel de le réabsorption a lieu par voie transcellulaire. L’entrée de Ca à travers la membrane apicale dépend de l’existence d’un gradient électrochimique favorable (la concentration cytosolique de Ca libre est très basse, de l’ordre de 100 nM, et le potentiel de membrane est tel que le milieu intracellulaire est électronégatif par rapport au milieu extracellulaire) et de l’expression d’un canal spécifique pour le Ca, TRPV5. Le Ca entrant dans la cellule est alors capté par des protéines intracellulaires spécifiques, les Calcium-Binding Proteins ou Calbindins, empêchant le Ca de rester sous forme libre dans le cytosol et d’interférer avec les systèmes de signalisation intracellulaire. Enfin, la troisième étape est l’expulsion du Ca de la cellule, contre son gradient electrochimique, à travers la membrane basolatérale. Deux transporteurs permettent un tel transport : la Ca++-ATPase membranaire PMCA1b, et l’échangeur 2Na+/Ca++ NCX1 énergisé par le gradient electrochimique entrant de Na+.